jeudi 14 mai 2015

L'engagement politique, une crise identitaire ?


A la suite des billets précédents, nous avons évoqué différents aspects d'engagement. Comme par exemple, susciter l'engagement de ses employés dans le travail, l'efficacité de l'argent par rapport à la motivation ou encore l'engagement moral des individus.

Cependant, nous n'avons pas encore abordé l'engagement dans la politique et plus particulièrement l'engagement des jeunes dans ce domaine.




Bouchet G. (2012) Cortège FNJ au sein du défilé du 1er-Mai. Tiré de : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Défilé-FN.JPG


Depuis 1988, on constate une croissance de l'intérêt des jeunes pour la politique. Comment expliquer ce phénomène ?
 
En effet, chaque parti politique se doit de compter dans ses effectifs des jeunes pour renouveler ses anciens membres et cela se fait souvent par " hérédité politique parent-enfant " (Gallet G., 1999).
Ces jeunes militants ne sont pas forcément des copies conformes de leurs parents : ils cherchent à se différencier ; à personnaliser leurs pratiques militantes. Même si ces jeunes sont investis dans le monde politique, ils adoptent une certaine distance par rapport à la structure politique et cherchent à conserver leur liberté d'action et de réflexion. Ils sont en accord avec les grandes idées du parti mais modernisent le contenu.

Une autre explication de ce phénomène est la crise identitaire. A l'heure actuelle, il n'est pas évident de se forger une identité propre. La question que tout le monde se pose est : Qui suis-je dans ce monde ?
La sphère religieuse ainsi que celle politique ne répondent pas toujours à ces quêtes d'identités (Willaime J-P, 1993). 

Qui sont ces jeunes ?
Ce sont principalement des étudiants universitaires qui ont comme activité complémentaire le militantisme. Ils sont en quête de valeur, d'une identité forte.

La première sphère à donner cette identité est la famille et, en particulier, les parents qui donnent les connaissances politiques aussi bien théoriques que pratiques aux jeunes. C'est une première sorte d'identité faite par imitation.

Cependant, parfois les jeunes choisissent de manière arbitraire l'opposé du parent. Ils cherchent une opposition identitaire et ainsi mettent en avant " leur propre maturité politique".

Le jeune va aussi chercher à s'engager pour d'autres raisons : suivre les amis. Ses amis lui permettent d'avoir un premier contact avec le parti et parfois d'assouvir sa curiosité afin de voir de ses propres yeux une figure politique connue. En effet, l'article stipule bien que le jeune s'engagera plus facilement s'il arrive dans un endroit considéré comme familier.

Il passe par une phase d'observation pour enfin être disposer à s'investir.

Paradoxalement, le jeune va s'engager à court terme et dans une intensité assez faible. Son engagement politique constitue simplement une période de socialisation. L'investissement du jeune est, enfin de compte, unique ; il ne va pas reproduire l'expérience politique.

Comme nous l'avons expliquer au-dessus, il s'agit bien d'une quête d'identité. Le jeune exploite différents chemins afin de trouver La réponse à La question : Qui suis-je ? Il arrive parfois qu'il fasse des erreurs, se trompe de chemin, mais cela forge son identité. Aujourd'hui la religion ne répond plus bien à cette question et la politique suit également ce chemin. Il serait donc intéressant de se demander ce qui pourrait répondre à cette question ? Le travail ?

Bibliographie :

Gallet, G. (1999).  L’engagement militant dans les mouvements politiques de jeunesse. Le FNJ et le MJS. Agora débats/jeunesses. 17 (1) P. 119-130
Willaime, J-P. (1993). L'inquiétude identitaire et la redéfinition des frontières. Autres Temps. Les cahiers du christianisme social. 37 P. 5-12.

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