mardi 31 mars 2015

Donner sans rien en retour ?

Le fait de faire des dons, d'être charitable, est-ce un comportement désintéressé ?

Pour répondre à cette question il faut tout d'abord identifier un concept clé : l'identité morale. L'identité morale c'est la partie de soi qui a conscience de soi. Cette identité s'organise autour de traits moraux qui motivent à leur tour un comportement moral.
En effet, les gens qui se perçoivent comme moraux tendent à agir dans ce sens via certains comportements sociaux. Ceux-ci ne sont pas seulement spontanés mais aussi calculés. 

Par exemple, l'identité morale pousse à se porter volontaire afin d'aider les plus démunis et faire des dons aux banques alimentaires locales. 
Faire un don [illustration] Tiré de http://pixabay.com/fr/faire-un-don-654328/

Plusieurs expériences ont été menées sur le sujet. Une d'entre elles (Reed, Aquino & Levy, 2007), a été réalisée sur un groupe de personnes où on leur demandait de se décrire en utilisant des mots neutres ou moraux. Ceux qui étaient mis dans les conditions d'une identité morale ont montré une plus grande volonté à donner du temps (plutôt que de l'argent) à une association prosociale.

L'importance de l'identité morale varie selon les contextes, les situations. Les gens doivent gérer différentes identités et seulement une partie d'entre elles seront activées dans un contexte particulier. 
Les comportements prosociaux activent l'identité morale. 

La perception que l'on a de nous-mêmes est influencée par le regard que portent les autres sur nos comportements passés. Cette perception active l'identité morale qui nous pousse à adopter un comportement encore plus social.

Ceci est déjà expliqué dans un billet précédent intitulé On donne le doigt et il vous prend le bras !. Celui-ci soulignait que des sujets auront donc plus tendance à fournir un comportement encore plus charitable si auparavant on leur demande un premier comportement charitable de moins grande envergure.

Par contre, la tendance s'inverse si on évoque des échecs moraux passés. Cela aura pour effet de réduire le comportement moral comme lorsqu'on dit aux gens qu'ils sont charitables ils auront tendance à donner plus d'argent. Inversement si on leur dit qu'ils ne sont pas charitables, ils donneront encore moins d'argent. 

Pour finir, ce concept d'identité morale varie selon le contexte dans lequel on se trouve et est soumis à nos comportements. Mais aussi qu'il s'oppose au concept vu dans le billet précédent le moral licensing. 

Bibliographie:

Conway, P. & Peetz, J. (2012). When does feeling moral actually make you a better person ? Conceptual abstraction moderates whether past moral deeds motivate consistency or compensatory behavior. Personality and Social Psychology Bulletin ,38(7), 907-919.

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